
Quel pourboire offrir pendant son voyage à Cuba ?
Sur le continent américain, on impose le pourboire, alors qu'en Europe, il récompense un bon service à la discrétion du consommateur. Cuba se trouve entre les deux cultures, certains imposent d'autres n'y pensent même pas, en apparence. Quelques repères pour les visiteurs sont nécessaires pour se sentir à l'aise et respectueux des usages quant à la "propina" (pourboire à Cuba).

Taxe ou récompense ?
A Cuba, on n’imposera pas le pourboire comme c’est le cas dans beaucoup de pays d’Amérique. Par exemple, au Mexique, on pratique des tarifs admis par tous, entre 15 et 18% de la note. A Panama, on utilise des machines à carte de crédit donnant le choix entre 3 niveaux de pourboire, au moment de régler.
Le pourboire est donc admis davantage à Cuba comme récompensant un bon service. Si le client trouve le service médiocre, ne pas donner de pourboire est une façon de l'exprimer.
A noter que certains restaurants pratiquent le “service non compris”. Environ 10% à ajouter au total de la note. Pourtant le restaurateur ne considère pas ceci comme étant un pourboire, et souvent il ne le versera pas à son personnel.

Le meilleur “Propinista”
Dans les hôtels, et de manière générale pour tous les services touristiques d’entreprises étatiques, le pourboire est censé être redistribué à l’ensemble des collaborateurs, notamment ceux qui ne sont pas en contact avec les touristes. On distribue même un diplôme du meilleur “propinista” pour celui qui aura le plus contribué à cette cagnotte d’entreprise. Il y a donc des personnes, plus exposées aux touristes que d’autres, qui sont chargées de collecter les pourboires. Personne n’est dupe néanmoins, et si la rétribution atteint les 10% de la collecte totale c’est le maximum !
La concurrence canadienne
Parmi ces propinistas, on trouve dans les hôtels : les bagagistes, les femmes de chambre et les serveurs aux bars. Concernant ces derniers, dans les sites balnéaires Tout-inclus à majorité de fréquentation canadienne, le jeu tourne à l’institution. Les nouveaux, dès leur arrivée, vont changer des dollars en pièces ou en petites coupures à la réception, gardienne de la banque Propina. A chaque passage au bar, selon la qualité du service, le client donne de 1 à 3 de ces unités. Puis toute cette monnaie retourne à la réception par l’intermédiaire du barman pour être de nouveau échangée aux touristes. Au passage, tout l'hôtel encaisse son dû. Les Cubains ont réinventé les jetons utilisés au Club Med ! Seulement le client qui arrive ici, sans être au courant du jeu, aura énormément de mal à se faire servir un verre au bar. C’est sûrement une des raisons de la réputation du mauvais service de ce type d’hôtel, toujours moins bien noté par les Européens que par les Canadiens.

Salaire et pourboire
Les voyageurs qui viennent avec un programme composé sur-mesure, rencontreront en moyenne une 30aine de Cubains durant leur périple. Rencontrer des gens, connaître des avis, comprendre le pays c’est justement le but du voyage. Seulement cela fait aussi du monde à récompenser. Dans le secteur privé, il faut d’abord préciser que tous les fournisseurs sont payés par le prestataire sur place. Ce sont bien sûr les guides, les chauffeurs, les logeurs bref toutes ces personnes qui seront à un moment donné en contact avec le client. Ce sont les principaux prestataires des services prévus dans le programme du client. Seulement, selon le prestataire du voyage, ces travailleurs cubains ne seront pas tous payés de la même manière. Certains signent des contrats qui les protègent, d'autres, passant d’un petit boulot à l’autre, peuvent se faire exploiter. Le prestataire de voyage doit se porter garant des bonnes pratiques sociales respectant les normes actuelles de développement durable. C’est aussi une manière de redonner au pourboire sa vraie mesure de récompense d’un bon service, qui vient compléter un salaire justement gagné.

Les parcmètres humains
Avec une voiture de location, il faut prévoir un budget pourboire, ou plutôt le paiement de parkings ; prévoir également suffisamment de monnaie. C’est le sport national, il y a des parqueadores dans tous les coins. Certains ont un tarif imposé, mais la plupart improvise selon le client. Si le gardien ne fait pas référence à un prix au premier contact, il vaut mieux imposer son propre tarif. A Cuba, les logeurs privés ont la responsabilité des voitures de leurs clients. Ils ont donc toujours une solution de garage de nuit à offrir, avec un tarif imposé, bien sûr. Néanmoins celui-ci sera toujours meilleur que les prix imposés par les parqueurs des hôtels, surtout dans la Vieille Havane ou le tarif peut atteindre 10 euros par nuit !

A votre bon coeur
Au cours du voyage, pendant les visites, dans les villes très fréquentée notamment, le voyageurs peut se faire acoster pour une rétribution. C’est l'exemple de la photo avec la mamie et son gros cigare. Ces personnages de rue sont réglementés à Cuba, ils doivent posséder une patente pour exercer sur la voie publique. Ils ont donc le droit de demander un pourboire pour leurs exhibitions. Il est conseillé par contre de ne rien donner à ceux qui quémandent, un nouveau phénomène apparut depuis peu à Cuba, mal vu justement par ceux qui travaillent et essaient de s’insérer dans la nouvelle économie cubaine.

La monnaie du pourboire
La monnaie est un vague sujet à Cuba, auquel le pourboire n’échappe pas. Le CUP (Peso cubain) étant fortement dévalué surtout face à l’Euro, les pourboires en devises sont toujours très bien accueillis. On conseille de penser le pourboire dans la devise de son pays, pour estimer un juste prix selon sa propre culture. Après le paiement se fait directement dans cette devise, ou on convertit cette somme en Pesos, mais ce qui donne rapidement de gros paquets de billets. La difficulté est de ne pas trop donner en devises et donner assez en Pesos.

Quelques tarifs de pourboires à Cuba
Bien comprendre le contexte permet d’estimer le bon pourboire, car celui-ci prend en compte la culture, la société et fait ressortir les usages. Voici quelques exemples de pourboires à destination de ceux qui réalisent des services que le client a payé à une agence respectant les normes de pratiques sociales.
Le serveur de restaurant
Il n’y a pas de règle, surtout si les 10% de service ont déjà été imposés. Un minimum de 1 Euro par personne peut être appliqué, jusqu’à 10% de la note.
Le gareur de voiture
Environ 3 euros par nuit, qui peuvent atteindre 10 dans certains endroits. Deux ou trois heures en journée coûtent 1 euros
Le guide à la journée ou en circuit
Environ 3 euros par jour et par personne
La femme de chambre
2 euros par chambre et par nuit
Le bagagiste d’hôtel
1 euros par bagage
Le chauffeur privé
En circuit ou pour un transfert, compter 5 Euros par voiture et par jour
Les personnages de rue
A partir de 1 euros si la performance est bonne.
La personne des toilettes publiques
50 pesos par personne (environ 20 centimes d’Euro)
Le barman d’un hôtel balnéaire
1 euros tous les 2 ou 3 verres. Tarif en fonction de la concurrence canadienne sur place !
Cubanía
Cubanía s’efforce de retranscrire, que ce soit par l’image, le son, ou l’écrit, la vie quotidienne de La Havane et de Cuba à un public hétéroclite, curieux, intéressé, souvent non résidents. Toujours en dehors des grands débats politiques, économiques ou des thèmes couramment traités par les médias officiels, Cubanía souhaite au contraire faire témoigner les Cubains de tous les jours, la société dans son organisation actuelle, à travers des lieux, des traditions, des expressions culturelles parfois méconnues.
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