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Les 10 films cubains les plus populaires

Le meilleur de la cinématographie cubaine depuis 1959

Auteur:
Olivia Ameneiros
Date de publication:
19 juillet 2022

La cinématographie cubaine porte le sceau de l'humour, de l'idiosyncrasie et de la thématique sociopolitique du pays. Quiconque en visite à Cuba durant le Festival International du Cinéma Latino-américain de La Havane, peut constater que les Cubains sont des cinéphiles impénitents. Dans cet article, vous trouverez le Top 10 des meilleurs films cubains.

Cette passion du septième art n'est pas fortuite. Malgré la situation financière difficile qu'elle a traversée pendant de longues années, la cinématographie cubaine a été, et continue d'être, une référence pour le panorama culturel latino-américain. Les films produits sur l'Île, la plupart à partir des années 60, boivent à la source de la tradition culturelle et d'une situation politique complexe et unique. Les plus importants reflètent la réalité de Cuba à ses différents moments historiques, mais toujours à partir d'une vision très cosmopolite et souvent havanaise.

On y retrouve un humour autochtone et une personnalité insulaire très particulière. La production nationale se caractérise aussi par la présence constante de scènes intimes qui ont amené certains spécialistes à parler d'un cinéma sexuel.

Néanmoins, la situation politique et sociale du pays, difficile et polémique, est l'un des sujets qui revient constamment dans la filmographie nationale. Les cinéastes les plus connus de ces cinquante dernières années sont, entre autres, Tomás Gutiérrez Alea, Humberto Solás, Pastor Vega, Juan Carlos Tabío, ainsi que plusieurs jeunes réalisateurs.

Cubanía vous propose dix films à ne pas manquer si vous avez l'intention de venir à Cuba, ou si vous voulez en savoir davantage sur le septième art de la plus grande île des Antilles.

1) La muerte de un burócrata (La mort d'un bureaucrate) – 1966

Ce film de Tomás Gutiérrez Alea, relate les péripéties de la famille d'un ouvrier modèle qui a été enterré avec sa carte de travail. Ses proches se doivent de récupérer le document, faute duquel sa veuve ne peut toucher la pension. Ce film est une satire sociale exquise qui dénonce la bureaucratie, un mal ancré dans l'île, et ses conséquences.

2) Memorias del subdesarrollo (Mémoires du sous-développement) – 1968

Ce film, toujours du réalisateur Tomás Gutiérrez Alea, nous rapporte l'histoire de Sergio, un bourgeois qui vit les transformations de Cuba en 1962. Il décide de rester à La Havane bien que toute sa famille ait émigré aux Etats-Unis. Il assiste alors en simple spectateur aux changements qui se produisent dans la société cubaine post-révolutionnaire, à laquelle il ne réussit pas à s'intégrer. Ce long métrage figure sur la liste des mille meilleurs films de tous les temps du New York Times.

3) Lucia – 1968

Trois histoires contenues dans un seul film, celles de trois Cubaines à différents moments historiques du pays : la guerre d'indépendance (1895), la lutte contre le dictateur Gerardo Machado (1933), et les premières années de la révolution. Cette production, du réalisateur Humberto Solás, est considérée comme l'un des dix films les plus importants de l'histoire du cinéma ibéro-américain.

4) Cecilia – 1981

Il s'agit d'une histoire d'amour tragique entre Cecilia  une métisse ambitieuse, et Leonardo, un jeune aristocrate blanc, dans le cadre de la société esclavagiste cubaine. Le film, d'Humberto Solás, s'inspire du roman Cecilia Valdés, de l'écrivain cubain Cirilo Villaverde, considéré comme l'œuvre la plus importante du XIXe siècle en Amérique latine.

5) ¡Vampiros en La Habana! (Vampires à La Havane !) – 1987

Jugé comme le meilleur film d'animation cubain réalisé jusqu'à présent, il se distingue par son humour burlesque et ses traits de satire noire. Il s'agit d'un vampire qui a créé le Vampisol, une potion qui permet aux vampires du film de se promener à la lumière du jour.

Dès que la nouvelle parvient aux oreilles des grands clans de vampires, ceux-ci se rendent à La Havane pour s'emparer de la formule. Ce film est le deuxième long métrage d'animation de Juan Padron, créateur du célèbre cartoon cubain Elpidio Valdés.

6) Plaff o Demasiado miedo a la vida (Plaff ! Sortilège à Cuba ?) – 1988

Une comédie de Juan Carlos Tabío sur la vie de Concha, une femme dans la cinquantaine qui déteste sa belle-fille et veut mettre fin aux liens qui unissent le jeune couple. Mystérieusement, des œufs viennent s'écraser sur les murs de sa maison et chaque « plaff » lui rappelle ses suspicions ou ses préjugés.

7) Fresa y chocolate (Fraise et chocolat) – 1993

Un des films Ce film, nommé aux Oscars et récompensé par de nombreuses distinctions étrangères, a été tourné en 1993 dans un appartement de Centro Habana les plus polémiques projetés à Cuba au beau milieu de la crise économique. L'argument est tiré du récit Le loup, la forêt et l'homme nouveau, de l'écrivain cubain Senel Paz. Aussi bien le livre que le film, réalisé par Juan Carlos Tabío, abordent ouvertement et pour la première fois la question de l'homophobie, la relation complexe entre l'Église et l'État et les concepts orthodoxes sur le communisme.

David est un jeune communiste conservateur qui étudie les sciences sociales à l'université de La Havane, alors que Diego est artiste, croyant, homosexuel, érudit, avide de culture universelle et d'histoire non officielle de Cuba. Malgré leurs profondes différences, les deux personnages réussissent à engager une profonde amitié.

Suite au succès du film et aux demandes des visiteurs étrangers, qui souhaitaient visiter les lieux du tournage du film, ces derniers ont été transformés en restaurant par son propriétaire Enrique Núñez, .

8) Guantanamera – 1995

Cette satire sociale, des réalisateurs Juan Carlos Tabío et Tomás Gutiérrez Alea, est l'histoire d'un cortège funèbre peu conventionnel et d'un camion qui font un même trajet. Au fur et à mesure qu'ils avancent sur la route, une série de péripéties amusantes unissent peu à peu les personnages. Les situations drôles et absurdes qui se présentent durant le parcours sont aussi le reflet des moments difficiles que vivait le pays en pleine crise économique, connue à Cuba sous le nom de Période spéciale.

9) Suite Habana – 2003

Il s'agit d'un film documentaire de Fernando Pérez qui offre un panorama de la ville vue par les gens qui l'apprécient, mais aussi qui l'endurent. Différentes trames, différents personnages et différents endroits vécus à la première personne par des personnages anonymes et particuliers qui survivent dans La Havane du début du siècle. C'est tout simplement un essai audiovisuel bourré de contradictions et de contrastes sur ceux qui aiment ou qui critiquent la capitale cubaine. Ce film a obtenu le prix Goya en 2003, décerné au meilleur film étranger en langue espagnole et au meilleur film documentaire.

10) Conducta (Chala, une enfance cubaine) – 2014

Reconnu comme l'un des meilleurs films de cette année là, c'est l'histoire de Chala, un garçon de onze ans, et de la vie difficile qu'il mène dans la Cuba des années 2010 du réalisateur Ernesto Daranas.

Le personnage vit dans un climat de violence, aux côtés d'une mère toxicomane et alcoolique qui se consacre à entraîner des chiens de combat pour subvenir aux besoins du foyer. Le gamin fréquente l'école sans toutefois échapper à sa situation marginale et conflictuelle. Son institutrice, Carmela, s'avère son meilleur soutien.

traducteur:

Alicia Beneyto Tortosa

Cubanía

Cubanía s’efforce de retranscrire, que ce soit par l’image, le son, ou l’écrit, la vie quotidienne de La Havane et de Cuba à un public hétéroclite, curieux, intéressé, souvent non résidents. Toujours en dehors des grands débats politiques, économiques ou des thèmes couramment traités par les médias officiels, Cubanía souhaite au contraire faire témoigner les Cubains de tous les jours, la société dans son organisation actuelle, à travers des lieux, des traditions, des expressions culturelles parfois méconnues.

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