La réserve de biosphère Sierra del Rosario, située dans l’ouest de Cuba, est devenue une référence pour les communautés qui poursuivent le développement durable.
Lorsque l'on parle d’union harmonieuse entre la nature et l’être humain à Cuba, il est inévitable de penser à la Sierra del Rosario. Ce site, choisi par beaucoup pour le tourisme de nature, jouit d’une grande conservation, grâce aux études scientifiques qui y sont pratiquées et aux soins des rares mais engagés habitants du lieu.
C’est précisément la population locale appuyée d'une équipe de scientifiques qui étudient constamment le site pour sa bonne gestion, qui ont fait de La Sierra une communauté touristique durable. La région est un exemple de la façon dont les valeurs culturelles, la nature et le développement humain peuvent être harmonisés. C’est pour toutes ces raisons qu'elle constitue depuis 1984 une réserve de la biosphère. La première déclarée par l’UNESCO à Cuba.
Un site privilégié pour l'écotourisme aux senteurs de café
La Sierra del Rosario est un système montagneux de 250 km2 et se trouve dans les provinces cubaines Artemisa et Pinar del Rio. Dans la région se trouve la plus grande élévation de l’ouest cubain (699m), connue sous le nom de Pan de Guajaibón, pour sa forme qui rappelle un pain semi-rétréci.
Les forêts tropicales de la région abritent une grande variété d’oiseaux, ce qui fait de la Sierra del Rosario un lieu de référence pour les amoureux de ces espèces. Le site regorge d’oiseaux endémiques comme le todier de Cuba coloré, le tocororo, oiseau national de Cuba et le zunzún, le plus petit oiseau du monde. Un autre des animaux qui captent l’attention de ceux qui ont visité cette réserve de biosphère est le majá Santa Maria, un boa singulier qui se trouve seulement à Cuba. Il n’est pas venimeux et est vivipare, il ne pond donc pas d’œufs mais donne naissance à ses petits.
La flore de la Sierra del Rosario est également d’un grand intérêt. Les pinèdes et le palmier-liège, une espèce considérée comme un fossile vivant pour son ancienneté, abondent. Cette région est idéale pour l'écotourisme. Elle accueille également le jardin botanique Orquideario de Soroa, où l’on peut apprécier plus de 20000 espèces d’orchidées cubaines et exotiques.
Les études archéologiques pratiquées dans la région ont démontré que l’actuelle réserve de biosphère est une colonie de Siboneyes, le plus ancien village de Cuba. Selon les spécialistes, ses habitants se sont réfugiés dans les grottes que l’on peut voir sur place. Un autre attrait de la région est le cafetal Buena Vista (la caféière Buena Vista), datant de 1801. Il fut le premier construit à Cuba par des Français réfugiés sur l’île pendant la Révolution haïtienne.
Le Buena Vista a été restauré et il est aujourd’hui une attraction touristique. Dans le cafetal, on conserve les baraquements, des maisons d’esclaves qui travaillaient dans la culture du grain et on peut interagir avec l’énorme tajona, une sorte de moulin à pierre qui était utilisé pour extraire le grain de café des coquilles.
Un rêve écologique devenu réalité
La Sierra del Rosario est le résultat de projets environnementaux lancés en 1968. Depuis lors, la région a connu d’importants changements qui en font une référence en matière de développement durable. Grâce à la stratégie écologique développée sur le site, environ 5000 hectares ont été reboisés avec des espèces endiogènes. En outre, un système de plate-forme permanente a été conçu pour gérer l’érosion des sols, gravement endommagés par la culture intensive du café au XIXe siècle.
La Sierra abrite depuis 1985 une station écologique qui réalise des études pour assurer la bonne gestion de cette réserve de biosphère. Les spécialistes de l’institution scientifique offrent également une éducation environnementale aux habitants du site pour assurer la conservation du lieu.
Les quelques habitants de la Sierra de Rosario sont regroupés en plusieurs communautés, dont la plus importante est Las Terrazas. Cette communauté touristique rurale a été créée à proximité du fleuve San Juan et a son origine dans le projet homonyme lancé dans les années 1960 à des fins environnementales.
La communauté touristique est reconnue pour son développement humain réussi sans porter atteinte aux valeurs naturelles et culturelles de la région montagneuse. Les actions économiques, scientifiques et sociales de la localité sont réglementées par des stratégies qui garantissent son développement durable. La collecte, le tri et le recyclage des déchets solides générés par le tourisme sont des normes dans la région, ainsi que le traitement des déchets liquides.
En 2001, la Réserve de biosphère de la Sierra del Rosario s’est vu décerner le Prix national de l’environnement pour le succès de la conservation et de la gestion des ressources. Le travail accompli dans la Sierra del Rosario pendant plus de 50 ans est une preuve de la façon dont l’être humain peut atteindre son plein développement en harmonie avec la nature.
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