À Cuba, une tasse de café bien chaud est la bienvenue à n'importe quel moment de la journée. Dans cette île des Caraïbes, le parfum de cette boisson accompagne les heures les plus cruciales de la vie.
Chez un Cubain, tout peu manquer, sauf le café. La preuve en est que pendant les années 1990, particulièrement dures à Cuba, alors que les pénuries faisaient partie du quotidien, une once de café pouvait coûter autant qu'une livre de riz ou qu'un morceau de viande.
Alors que l'on manquait de tout, des esprits ingénieux ont pensé à mélanger ce produit avec des pois secs pour obtenir de plus grandes quantités. De nos jours, beaucoup préfèrent encore boire cet ersatz au goût amer plutôt que du café pur.
Pour les Cubains, la dégustation de cette boisson chaude peut se comparer à celle du thé chez les Anglais, à ceci près que le café se consomme à toute heure à Cuba et que les Cubains ne sont pas aussi ponctuels que les Anglais.
Cuba sans café ?
Il peut sembler paradoxal que le premier pays producteur de café au début du XIXe siècle, avec plus de deux mille plantations, soit obligé d'importer plus de soixante pour cent du café qu'il consomme de nos jours.
Les ruines d'anciennes exploitations, comme celle d'Angerona, l'une des plus célèbres, située dans l'ouest du pays, témoignent encore de cet âge d'or. L'architecture et plus largement la culture liée au café, constituent une trace laissée par les colons français qui mirent à la mode cette boisson à Cuba.
De nos jours, malgré le recul de la production, on cultive à Cuba un certain nombre d'espèces comme l'arabica, avec près de douze variétés. Des marques comme Turquino, Serrano et Cubita sont commercialisées à Cuba et à l'étranger. Les entreprises d'État proposent aussi les marques Cohíba Atmosphere et Montecristo Deleggend à l'exportation.
Tradition et culture
En général, on fait le café dans des cafetières italiennes standard, en métal. Néanmoins, dans quelques recoins du pays, on filtre encore le café avec un tissu très fin accroché sur un cercle métallique ou en bois que l'on fixe sur des supports d'environ 50 centimètres de hauteur. Lorsqu'on boit un buchito (petite gorgée) de café, il s'agit d'une petite tasse bien chaude, presque bouillante.
Traditionnellement, on ajoute du sucre au café, mais on peut également préférer le capuccino ou le boire avec du miel. Pour le petit déjeuner, les Cubains boivent souvent du café au lait, mais peut être également ajouter un peu d'alcool fort comme du rhum lors d'une occasion spéciale.
Cette graine pleine d'arômes accompagne le quotidien des Cubains et offrir un café fait partie des bonnes manières. Elle s'avère aussi indispensable pour les rituels afrocubains et les cérémonies religieuses liées aux morts.
Le café fait partie de la culture et de l'identité de Cuba. Que l'on se lève tôt, que l'on termine un repas, que l'on rende visite à un ami, que l'on fume une cigarette ou que l'on soit stressé... à chaque fois, cette délicieuse boisson est de la partie. Certains disent même qu'ils ne pourraient vivre sans café ou qu'une journée entière passée sans en boire est synonyme de maux de tête.
traducteur:
Florine Lamarque
Cubanía
Cubanía s’efforce de retranscrire, que ce soit par l’image, le son, ou l’écrit, la vie quotidienne de La Havane et de Cuba à un public hétéroclite, curieux, intéressé, souvent non résidents. Toujours en dehors des grands débats politiques, économiques ou des thèmes couramment traités par les médias officiels, Cubanía souhaite au contraire faire témoigner les Cubains de tous les jours, la société dans son organisation actuelle, à travers des lieux, des traditions, des expressions culturelles parfois méconnues.