Les Jardines del Rey s’étend sur 465 kilomètres sur la côte nord de cinq provinces de la zone centrale de l’île. Il comprend des zones côtières, de la plateforme, et quelque 2 500 îles et îlots qui commencent à Cayo Blanco del Norte jusqu'à Sabinal, à l'extrémité orientale de l'archipel.
Les Jardines del Rey (Jardins du Roi), tel est le nom couramment employé dans le monde touristique, même si ce site appartient, scientifiquement parlant, à l’archipel Sabana-Camagüey, le plus vaste des quatre archipels qui entourent la grande île. Diego Velázquez, conquistador espagnol et gouverneur de Cuba, baptisa au XVIe siècle ce chapelet d’îles en l’honneur de Ferdinand II le Catholique, roi d’Espagne à l’époque.
Une faune et une flore abondantes
Les valeurs naturelles et sociales de l’archipel sont nombreuses : sa richesse biotique, spéléologique, historique, archéologique et scientifique. Une telle diversité écologique favorise l’existence d’une flore et d’une faune très variées, ce qui, joint au niveau élevé d’endémisme terrestre, fait de cette zone un lieu où la biodiversité est riche.
Parmi l'abondante flore, citons les forêts à feuilles semi-caduques, où poussent des espèces qui perdent leurs feuilles pendant la saison sèche, ainsi que les broussailles côtières. Il s'agit d'arbustes qui s’adaptent à la pénurie d’humidité caractéristique des côtes karstiques.
Des forêts de mangroves se hissent entre la mer et la terre, alors que les habitats marins se caractérisent par les herbiers des plateformes et les récifs de corail. Ces barrières coralliennes protègent les plus grandes dunes des Caraïbes, situées sur les plages des cayos Coco et Guillermo, contre les puissantes vagues et les ouragans.
Les Jardines del Rey possèdent d’étonnantes colonies de flamants roses dont la population se montent à quelque trente mille. Il s'agit du plus grand rassemblement d’Amérique latine. Contempler la volée de flamants qui sillonnent le ciel constitue un plaisir pour les passionnés de l’ornithofaune. Ce spectacle a d'ailleurs frappé Ernest Hemingway, lorsqu’il traversait ces eaux à bord de son yacht le Pilar. Son œuvre Islands in the Stream (Îles à la dérive, 1970), témoigne de la beauté de ces animaux sous la lumière du soleil.
L’iguane, reptile qui habite les côtes de ce territoire, attire également beaucoup l’attention des visiteurs. Sa ressemblance avec les sauriens peut faire peur ; mais ce reptile herbivore, inoffensif et craintif, s’éloigne en hâte devant la présence de l’Homme.
Les Jardines del Rey sont habités par bien d’autres animaux singuliers, dont le lamantin, la tortue de mer, l’agouti, la chauve-souris, un grand nombre d’espèces de papillons et d’araignées, et la langouste, tellement prisée.
Plusieurs zones de Jardines del Rey sont exploitées à des fins touristiques, dont des endroits très fréquentés, à savoir Playa Varadero, Cayo Santa María, Cayo Guillermo et Cayo Coco.
Mais il n’y a pas de roses sans épines. Lors de l’effondrement du camp socialiste, le pays a eu besoin de faire l'acquisition en urgence de devises étrangères. Pour preuve, la construction d’infrastructures sans égard pour la nature, a eu des incidences sur les courants marins locaux et les niveaux de salinité des eaux. Des espèces invasives se sont installées dans un grand nombre de zones défrichées.
Le pays met aujourd’hui tout en œuvre pour développer le tourisme sans nuire à l’habitat. La politique visant à promouvoir un tourisme durable est visible dans plusieurs hôtels, primés par des agences et organisations nationales et internationales qui évaluent le respect de l’environnement. Parmi ses récompenses, on peut citer le prix national de l’Environnement 2016, décerné au Royalton Cayo Santa María.
Les Jardines del Rey comptent actuellement quarante-neuf zones protégées, situées souvent à proximité des hôtels. Depuis ces hôtels on a le sentiment d’être plongé dans des sites naturels. C’est le cas de l’hôtel Meliá Jardines del Rey, dont les chambres sont entourées de mangliers qui poussent sur des lagunes côtières.
traducteur:
Fernández-Reyes
Cubanía
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