Une entrée timide dans le monde hyper-connecté : la WiFi, 3G, 4G à Cuba
Auteur:
Bertrand Ferrux-Bigueur
Date de publication / actualisation:
17 juillet 2020
Il y a quelques années encore, venir à Cuba était synonyme de déconnexion et les opérateurs de voyages en avaient fait un argument. Pourtant, à son arrivée, le visiteur était surpris de voir de nombreux habitants, téléphone à l'oreille ou parlant à leur cellulaire en le regardant au coeur des lieux publics. Alors, connexion ou déconnexion ? Deux caractéristiques de la situation cubaine sont à prendre en compte.
D'abord la connectivité... et son évolution
En quelques années, on est passés du néant à une offre de connexion pour les particuliers. D'abord Internet a été proposé dans des “salons de navigation”, pour 4 CUC l'heure, au sein des bureaux d'Etecsa, fournisseur téléphonique d'Etat. Vers 2017 la navigation Wifi payante a été ouverte dans certains parcs et de mois en mois, le prix de la connexion a baissé pour atteindre aujourd'hui 1euro l'heure.
C'est devenu le moyen le plus usuel d'accèder au monde virtuel : il suffit d'ouvrir chez ETECSA un compte avec une adresse mail et un mot de passe. On obtient un service d'email “@nauta.cu” avec la possibilité de recharger son compte et de disposer d'Internet là où il y a le wifi.
En parallèle, la technologie 3G se développe partout dans le pays mais à petite échelle et prioritairement dans les centre-villes. Son prix : 10 CUC pour 600Mbits. Aujourd'hui, la 4G est disponible à moindre coût : 1GigaBit pour 10 CUC valable un mois, en forfait sur son téléphone portable.
Après la connectivité, ce sont les services dont on dispose qu'il faut prendre en compte pour comprendre l'Internet cubain.
Que peut-on faire avec sa connexion ?
Au vu du prix et de la qualité du débit, on n'imagine pas télécharger des films ni les regarder en direct. Les Cubains utilisent majoritairement Internet pour la communication entre les personnes et les réseaux sociaux. L'achat ou le paiement en ligne, l'obtention de documents etc... sont inexistants. On peut chercher des informations, visibles sur des sites, mais on doit se contenter de leur lecture.
Et pour les visiteurs ?
Cuba reste le pays idéal pour déconnecter, dans tous les sens du terme. Si certaines maisons privées sont désormais équipées (autorisation légale du 29 juillet 2019), il faut oublier le haut-débit à domicile. Pour rester connecter, il suffit de se procurer une carte prépayée et d'utiliser l'un des 1400 points d'accès installés sur l'île, on l'a dit, essentiellement les parcs publics mais aussi les lobbies des hôtels. La carte est disponible dans les bureaux Etecsa, l'opérateur officiel, ou chez un revendeur déclaré “agent de télécommunication”, en se munissant de son passeport.
La carte est accessible sous plusieurs offres : une heure à 1,5 CUC environ) ou cinq heures de connexion à 7 CUC environ. Officiellement, il est impossible d' acheter plus de 3 cartes prépayées lors d'un séjour. L'utilisation, carte en main, est simple : comme un jeu à gratter, on découvre les identifiants de la carte, on se connecte au réseau Etecsa qui demandera ces fameux identifiants et on valide ainsi l'ouverture vers internet, sous l'un des hotspots disponibles.
Mais, pas de folie ! Juste, de quoi donner des nouvelles à ses proches, échanger avec quelques amis ou publier une photo sur les réseaux sociaux. C'est ce qu'on pourrait appeler un “internet d'urgence”, les vraies communications humaines ayant encore la part belle à Cuba.
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