Festival International de Danse en Paysage Urbain : Edition 2024
du 26 au 28 avril 2024
Le Festival du nouveau cinéma latino-américain est la plus importante manifestation culturelle annuelle organisée à Cuba. À chaque édition, un demi-million de spectateurs se donne rendez-vous pour visionner environ 500 films en provenance du monde entier. Les sélections sont pointues, éclectiques et les films bien souvent indépendants. L'ambiance dans les salles est unique, entre convivialité et échange avec le public cubain.
Tous publics (sous réserve de vérifier la classification des oeuvres cinématographiques pour les mineurs). Pour ceux qui veulent découvrir le cinéma américaine et l'ambiance particulière des cinémas cubains.
Le festival du nouveau cinéma latino-américain est décliné en sections compétitives, latino-américaine et caribéenne, projections internationales, principalement des films asiatiques et européens, ainsi que d'espaces parallèles à caractère thématique ou informatif, et tout cela pour offrir une vision globale et intégrale de la création audiovisuelle de la région.
Un grand nombre de personnalités du monde du cinéma, visitent Cuba pour participer à cet événement singulier. Mentionnons, entre autres, les réalisateurs Peter Brook, Nikita Mikhalkov ou Kathryn Bigelow, et des acteurs comme Annette Bening, Benicio del Toro ou Gael García Bernal, qui ont donné des cours magistraux à l’hôtel Nacional de Cuba, siège principal du festival.
À chaque séance, les salles se remplissent pour visionner aussi bien une comédie brésilienne, qu’un drame guatémaltèque. Le goût pour le cinéma, à l’état pur, relègue au second plan les préférences de genre, les préjugés à l’égard de certaines nationalités et les réserves sur certains sujets. Le cinéma d’auteur s’impose. L’art établit sa propre hiérarchie et les cinématographies puissantes et populaires partagent des salles avec les plus humbles et inconnues, ce qui favorise un équilibre fécond en matière de goûts esthétiques.
Le Festival international du nouveau cinéma latino-américain voit le jour en 1979 grâce aux bons offices d’Alfredo Guevara, intellectuel et cinéaste qui, en 1959, crée l’Institut cubain de l’art et de l’industrie cinématographiques (ICAIC), institution qui transforme le cinéma cubain en promouvant une cinématographie différente de celle réalisée dans l’île jusqu’à ce moment-là, un cinéma d’auteur, alternatif et engagé avec la réalité cubaine et latino‑américaine.
L’ICAIC a encouragé une création audiovisuelle indépendante à Cuba et dans l’ensemble de l’Amérique latine, tout en attirant une bonne partie de la pensée émancipatrice du sous-continent. Vingt ans plus tard, cette volonté pan-régionale a trouvé un écho dans l’aspiration de créateurs et intellectuels comme Gabriel García Márquez, Fernando Birri, Tomás Gutiérrez Alea, Octavio Getino, Jorge Sanjinés, Fernando Solanas, Miguel Littin et bien d’autres, à mettre en place un espace de rencontre des cinéastes latino-américains. Un espace qui permettrait de refléter les problèmes sociaux de la région et serait un instrument culturel et politique en faveur des luttes émancipatrices de la deuxième moitié du xxe siècle en Amérique latine, plongée alors dans la pauvreté, la censure idéologique, les coups d’État et les dictatures militaires.
Le Festival a évolué au fil du temps, tout en gardant sa volonté d’accueillir le meilleur cinéma d’auteur latino-américain et mondial, notamment le cinéma indépendant, débarrassé des obstacles commerciaux qu’imposent les grandes sociétés de production. La Havane devient ainsi le point final d’un parcours exténuant qui s’étend tout au long de l’année.
Avec un programmation très serrée, comprenant la projection durant dix jours d’affilée d’environ 500 films, l’événement s’empare de tous les cinémas ouverts au public. Dans un pays qui, depuis le triomphe de la Révolution, s’est fixé l’objectif d’instruire le peuple tout entier, le cinéma occupe une place de premier ordre. Grâce à la fondation de l’ICAIC et à l’adoption de nouvelles politiques culturelles : prix réduits des tickets d’entrée de cinéma, promotion et projection de films alternatifs et indépendants, le peuple cubain a commencé à se passionner pour le cinéma et à acquérir un bon niveau culturel cinématographique.
À chaque séance, dans une salle comble, le public, enthousiaste, passionné et interactif, fait des commentaires, critique et s’identifie avec le film. Certains cinémas luxueux construits dans les années 1950 dans une capitale pleine de splendeur, tels La Rampa, Yara, Riviera, Charles Chaplin ou 23 y 12 - noms actuels - jouent une fois de plus leur rôle originel, soit digérer des masses de spectateurs. Contrairement aux cinémas à salles multiples modernes mais peu spacieuses de notre époque. L’expérience de voir et de partager un film dans une grande salle avec 5 000 spectateurs est presque un anachronisme, mais à Cuba et pendant le festival cela est monnaie courante. Quiconque a fréquenté des Cubains sait très bien qu’ils ne restent jamais muets devant ce qu’ils voient. Ils commentent les films et partagent avec ceux assis à leurs côtés leurs émotions.
La théorie a également sa place dans le programme du festival : des rencontres avec des personnalités du cinéma du monde entier, des causeries avec des acteurs, techniciens et réalisateurs, et des cours pratiques de haute qualité dispensés par des membres d’institutions aussi prestigieuses que le Sundance, qui organise chaque année le festival de cinéma indépendant le plus important au monde. Le programme prévoit aussi un concours d’affiches de cinéma, qui va dans le droit fil de la réalisation d’affiches conçues à Cuba depuis les années 1960, réputées pour leur valeur esthétique.
Le public se déplace du cinéma à l’emblématique hôtel Nacional pour ne rien rater. Mais la fatigue ne l’empêche pas de continuer le soir, les célébrations au Bar Esperanza, une boîte de nuit qui ouvre ses portes chaque année pendant le déroulement du festival. Fidèle à son slogan, « Le dernier à fermer », il est ouvert jusqu’à l’aube. Là, le public et les acteurs, les réalisateurs et les techniciens des films projetés se rencontrent.
Fernández-Reyes
Cubanía s’efforce de retranscrire, que ce soit par l’image, le son, ou l’écrit, la vie quotidienne de La Havane et de Cuba à un public hétéroclite, curieux, intéressé, souvent non résidents. Toujours en dehors des grands débats politiques, économiques ou des thèmes couramment traités par les médias officiels, Cubanía souhaite au contraire faire témoigner les Cubains de tous les jours, la société dans son organisation actuelle, à travers des lieux, des traditions, des expressions culturelles parfois méconnues.
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