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Festival international de la Trova Pepe Sánchez

Le plus ancien festival de Cuba

Auteur:
Editorial Cubania
-
Santiago Representante, Liubov, Guerrero Frutos
Date de publication / actualisation:
30 novembre 2024

Cuba est sans aucun doute l'île de la musique : sones, rumbas, boléros, jazz, rock, fusion, classique, punto cubano... La trova, genre traditionnel de l'île, se recontre au coeur des autres genres musicaux cubains et voit le jour dans la belle et orientale Santiago de Cuba. On se laisse facilement entraîner par son ambiance festive, lors du tant attendu Festival international de la trova !

Pour les amateurs, de tous âges, de musique cubaine et des musiques traditionnelles en général. Pour écouter de la trova en direct jouée par les meilleurs trovadores du pays, pour découvrir Santiago à travers la trova.

Qu'est-ce que la trova et comment est-elle née à Santiago ? Pourquoi est-elle le symbole musicale de la cubanité et pourquoi perdure-t-elle ? Songer à apprécier la musique cubaine sans connaître la trova ? Impossible ! Le Festival de la Trova Pepe Sánchez saura répondre à toutes ces questions.

Si à l'époque des hashtags et des hyperliens, vous tombez sur la combinaison de mots Cuba, trova, Pepe Sánchez, vous êtes alors arrivé, à n’en pas douter, au cœur de la culture cubaine. Dès lors que l’on arrive à Santiago, on sent la ville en ébullition et la fête en préparation. La musique, la poésie, le double sens et les bruyants éclats de rire du Santiaguero font penser que Cuba est vraiment l'île de la musique... et Santiago de Cuba, sa capitale.

Santiago de Cuba, aux racines de la trova

Depuis 1964, du 15 au 19 mars, les autres arts de la ville font une pause respectueuse et cèdent tous leurs espaces à la trova, ou comme le dirait le musicologue Lino Betancourt : « [ils] écoutent ces êtres à la musique infinie, les trovadores, qui se réunissent au plus vieux festival du pays : le Festival Pepe Sánchez ». La date des festivités et le lieu ont été choisis en l'honneur de José (Pepe) Sánchez, né le 19 mars 1856 dans le quartier de Los Hoyos à Santiago de Cuba. Pepe Sánchez, musicien autodidacte et compositeur prolifique, fut le créateur du premier boléro connu et enregistré dans le monde : Tristezas.

Les titres classiques qui caractérisent la musique cubaine sont nés de la trova, ils parlent de Cuba, de Santiago et de l'intensité des Cubains lorsqu'il s'agit d'amour, et sont toujours interprétés dans les rues de Santiago durant le festival : bien évidemment Tristezas, de Pepe Sanchez ; María Cristina, de Ñico Saquito ; Frutas del Caney, de Felix B. Caignet ; Lágrimas negras, de Miguel Matamoros ; Veinte años, de Maria Teresa Vera ; Oh Vida chanté par Benny Moré, Rolando Laserie, César Portillo ; mais aussi les titres du feeling et de la Nueva Trova : Elena Burke, Omara Portuondo, Pablo Milanés, Noel Nicola, Silvio Rodríguez, Eduardo Ramos, Augusto Blanca, Pedro Luis Ferrer et bien sûr, Eliades Ochoa et Compay Segundo... Chanter ces vers et ces accords comme un jongleur dans les rues, du point de vue sentimental, c’est, aux dires du trovador immortel Santiaguito Feliu : « trovagabonder ».

La trova, composée entre autres, de boléro, de guaracha, de guajira, de musique créole, de chansons romantiques, est une entité vivante, qui change et parcourt les rues, de guitare en guitare. Elle naît d'un cœur qui chante sa douleur :  le trovador ! C'est pourquoi l'un des attraits du festival, ce sont les trovadores de rue, et courir après leur trace est peut-être l'une des meilleures façons de connaître la ville et ses habitants, authenticité assurée !

Un Festival pour découvrir la ville

Organisé par le Centre provincial de la musique « Miguel Matamoros » de Santiago de Cuba, avec le soutien de l'Institut cubain de la musique et de la Direction provinciale de la culture, le festival nous attend partout dans la ville, du matin au soir.

Pour commencer la journée, vous pouvez assister à une conférence sur les racines et la validité de la musique cubaine, dans la cour de l'UNEAC, puis vous rendre à la Peña de Giselle Lage, manger quelque chose de léger sur la terrasse de l'hôtel Casa Granda et parcourir les rues Heredia et Aguilera, accompagné des trovadores qui chantent partout. En passant par la salle Dolores, vous tendrez l’oreille afin de décider si vous y resterez pour profiter de son espace de trova de l’après-midi. Sinon, vous pourrez marcher jusqu’à la Plaza de Marte (place de Mars) ou vous asseoir pour voir les jeunes trovadores de la ville, guitare à la main, ou encore aller danser à la Casa de la Trova, avec le Septeto Santiaguero, le SeptetoTurquino, les Jubilados del Son, le Cuarteto Patria, ou l'un de ces solistes à la voix ensorcelante, tels Miriam Ramos, Ivette Cepeda ou le Santiaguero Aquiles.

Le festival ne reste jamais dans les institutions, il prend d’assaut les rues, les parcs, les places et les quartiers santiagueros, les centres de travail et les écoles, les universités et les conservatoires, et même... les prisons ! Dans les bars et cafés de la ville, la présence de trovadores égayant l’après-midi se multiplie parce que, de toute manière, la ville est en fête.

Deux lieux incontournables...

Mais si vous êtes de passage et à court de temps, il y a deux lieux incontournables à visiter dans la journée. La Casa de la Trova de Santiago, la cathédrale de la musique traditionnelle cubaine depuis 1968, époque à laquelle elle était encore le kiosque de Virgilio Palais, commerçant et trovador occasionnel. Virgilio voyait passer le temps sans tirer de gain de son kiosque, et décida de se mettre à chanter a capella, dans ce qui fut l'une des premières « soirées » du site ; Ramón Marquez, Angel Almenares et d'autres trovadores l'ont rejoint, et ont fait du kiosque, un endroit branché. Depuis lors, les trovadores de Santiago s’y rassemblèrent pour chanter, jouer aux dominos ou noyer leur chagrin dans l’alcool, entourés de rhums, cancháncharas et fritangas.

Le Festival vous réserve encore d’autres animations singulières. Vers 18 heures, quand tout le monde se rend au cimetière Santa Ifigenia en suivant la Route du Trovador, se produit l'événement le plus important du festival. Les trovadores et le public s'organisent comme ils le peuvent sur le Sentier posthume des Trovadores, inauguré en 2001, un coin du cimetière où se trouvent Pepe Sanchez, Compay Segundo, Ñico Saquito, Ramón Ivonett et Matamoros. Et là, des airs de guitares s’improvisent, tandis que beaucoup leurs chantent d’une manière franchement fabulante, on peut apporter du rhum et en verser sur les tombes, un cigare ou une chanson inédite pour que ces Pères de la trova les bénissent.

traducteur:

Leysa Buides Secada

Cubanía

Cubanía s’efforce de retranscrire, que ce soit par l’image, le son, ou l’écrit, la vie quotidienne de La Havane et de Cuba à un public hétéroclite, curieux, intéressé, souvent non résidents. Toujours en dehors des grands débats politiques, économiques ou des thèmes couramment traités par les médias officiels, Cubanía souhaite au contraire faire témoigner les Cubains de tous les jours, la société dans son organisation actuelle, à travers des lieux, des traditions, des expressions culturelles parfois méconnues.

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