Cubanía vous dévoile un autre visage de la capitale cubaine et vous guide à travers le quartier du Cerro, un quartier souvent absent des guides touristiques, à la découverte des lieux insolites et histoires méconnues…
Vous voulez découvrir La Havane au-delà du centre touristique, mais vous ne savez pas par où commencer ? Cubanía vous guide à travers des quartiers de La Havane souvent méconnus par les touristes, mais qui cachent des trésors historiques, culturels et architecturaux. Aujourd’hui, visitez avec nous le quartier du Cerro, « la clé de La Havane »… Découverte des lieux insolites et sites uniques qui vous montrent un tout autre visage de la capitale cubaine…
Pour cette visite du Cerro, Cubanía vous propose de suivre la voie principale le long de laquelle s’est développé le quartier et ses lieux d’intérêt. Il est à remarquer que, comme partout à La Havane, plusieurs rues et institutions portent un nom officiel et un nom traditionnel qui continue à être le plus utilisé par les Cubains, allons-y !
La Calzada del Cerro
L’ancien chemin de Vuelta Abajo s’étend aujourd’hui de l’avenue Infanta jusqu’à celle de Boyeros et constitue l’axe principale du quartier. Selon le célèbre architecte et enseignant cubain Mario Coyula, elle contient à elle seule la plus grande concentration d’immeubles aux styles néo-classiques et néo-gothiques d’Amérique Latine. Pour notre parcours, nous proposons d’entamer la chaussée à la Esquina de Tejas.
La Calzada du Cerro, rue importante du quartier et de La Havane
Le coin des tuiles, ainsi nommé en raison de toitures tuilées qui y existaient au début du XXe siècle, se trouve à l’intersection des chaussées d’Infanta et du Cerro. Au début des années 30, le sergent Fulgencio Batista, futur auteur de trois coups-d’état et dictateur cubain, a habité l’un des appartements du coin. Nous pouvons déjà commencer à avancer le long de la chaussée.
L'hôpital 10 de Octubre « La Dependiente »
À quelques mètres de l’Esquina de Tejas, se trouve cette ancienne quinta ou demeure des comtes d’O’Reilly et plus tard, siège de la société marchande Dependientes del comercio, transformée en centre de santé en 1880. C’est dans l’une de ses salles qu’en 1907, fut réalisé la première suture de cœur à laquelle le patient survécut à Cuba et deuxième aux Amériques. Dans cet hôpital, toujours ouvert avec ses espaces verts arborés, le visiteur intéressé à comprendre le système de santé cubain pourra apprécier ses atouts et limitations avant que nous poursuivions notre parcours.
Déjà avancés sur la Chaussée du Cerro on trouve très vite l’ancienne demeure des comtes de San Esteban de Cañongo. Elle est devenue usine de rhum dans les années 30, tout d’abord, de la marque Bocoy et plus tard de Legendario. Aujourd’hui, il s'agit plutôt d'un musée-magasin de produits de Legendario, avec un bar où le visiteur peut déguster d’excellents habanos ainsi qu’un délicieux café flambé, idéal pour se réchauffer le cœur et continuer notre tour.
Le Stadium Latinoamericain de Baseball
À la sortie de l’usine Bocoy, un peu loin, on peut observer le lieu préféré des fans havanais de baseball, sport national de Cuba. Inauguré en 1946 comme Grand Stadium de La Havane, il reçoit son nom actuel en 1960.
La maison de soins Santovenia
Presque en face de l’usine Bocoy, se trouve l’entrée de l’ancienne quinta des marquis de Pinar del Rio et comtes de Santovenia qui, en 1872, accueillirent le prince Alexis Romanov, fils du tsar Alexandre II de Russie, lors de sa visite à La Havane. Quelques années plus tard, la demeure fut donnée aux sœurs Adoratrices du Sang précieux, qui en ont fait une maison de soins pour des personnes âgées sans famille ou sans moyens économiques. Belle construction du XIXe siècle avec de grands espaces verts, elle est toujours gérée par l’église, chose rarissime à Cuba depuis 1959.
L’hôpital Salvador Allende « La Covadonga »
Après avoir pris un déjeuner ou un goûter dans l’un de nombreuses cafétérias ou petits restaurants privés situés le long de la Chaussée du Cerro, on peut continuer notre parcours jusqu’à l’ancienne quinta de Doña Leonor Herrera. Achetés par l’Association d’Asturiens à Cuba, les terrains ont été transformés en hôpital qui assurerait des services de santé à ses membres et, bien sûr, aux autres habitants de La Havane. Inauguré en 1897, ce centre de santé, longtemps le deuxième le plus grand de la capitale, reste l’un de plus importants de la ville. Rebaptisé Salvador Allende en 1973, en hommage au président du Chili assassiné la même année, il possède de grands et beaux espaces verts et des immeubles récemment restaurés, portant des écriteaux avec l’année de leur inauguration.
La place de Galicia
Si l’on sort par l’une des sorties latérales de l’énorme complexe de l’hôpital Salvador Allende ou La Covadonga, on arrive vite à cette petite place charmante donnant sur la Chaussée du Cerro. Au centre, se trouve l’église San Salvador del Mundo (Saint-sauveur du monde), au style architectural néoclassique assez marqué, mais au clocher conique, datant de 1850. Une autre particularité de la place, c’est la célébration, juste devant un temple catholique, de danses et rites de santería les jours des fêtes partagés par les deux religions.
L’hôpital Pédiatrique du Cerro « Las Católicas »
Revenus à la chaussée, on continue à la longer et à s’étonner de la beauté de certaines de ses constructions ainsi que de l’état lamentable des certaines autres. Après un long détour à droite, la voie nous conduit à l’ancienne maison des comtes de Fernandina, riches aristocrates cubains ayant résidé à Paris pendant le Deuxième Empire puis rentrés à Cuba, qui accueillirent en 1892 l’Infanta, la princesse espagnole Eulalie de Bourbon, fille de la reine Isabelle. Ruinés par leurs propres excès, les comtes de Fernandina devront plus tard vendre leurs terres et leur maison. En 1924, l’immeuble fut acquis par l’association de Femmes catholiques cubaines, qui en feront l’hôpital auquel elles donneront le nom, aujourd’hui spécialisé en soins pédiatriques.
La poursuite de notre parcours nous amène finalement à la fin de la Chaussée du Cerro dans son intersection avec l’avenue Boyeros, où l’on peut prendre un taxi pour revenir en 15 minutes au Vedado ou au centre-ville.
Le visiteur intéressé à connaître Cuba autrement, aura déjà beaucoup d’images, d’histoires et des souvenirs dans la tête, sachant qu’il n’aura fait qu’une première approche à la vie de ce quartier.
Cubanía s’efforce de retranscrire, que ce soit par l’image, le son, ou l’écrit, la vie quotidienne de La Havane et de Cuba à un public hétéroclite, curieux, intéressé, souvent non résidents. Toujours en dehors des grands débats politiques, économiques ou des thèmes couramment traités par les médias officiels, Cubanía souhaite au contraire faire témoigner les Cubains de tous les jours, la société dans son organisation actuelle, à travers des lieux, des traditions, des expressions culturelles parfois méconnues.