Basilique « Nuestra Señora de la Caridad del Cobre »

L'édifice a été construit en forme de croix latine, architecture typique des grands édifices religieux. La façade principale est symétrique, elle présente de grandes fenêtres et une rosace centrale au-dessus de laquelle s'élève une tour qui se termine en forme de dôme. Des deux côtés s'élèvent les clochers, plus petits que la tour. La construction du bâtiment, achevé entre 1927 et 1929, fut possible grâce à une collecte nationale de fonds. Il est actuellement considéré comme un joyau de l'architecture patrimoniale. 

À l’intérieur se trouvent des vitraux aux couleurs vives qui racontent l’histoire de l’apparition de la vierge. Sur l'autel, construit en marbre et en argent, se dresse l'image de la Vierge réalisée en or et décorée d'objets de grande valeur. Le manteau qui la recouvre est également précieux. Au-dessous du Camarín de la Virgen se trouve la Chapelle des Miracles, où sont conservées les offrandes des fidèles : bijoux en pierres précieuses, amulettes, mais aussi les médailles de militaires, uniformes d'athlètes... autant de personnes illustres à Cuba qui consacrent à la Vierge du Cuivre leurs triomphes. Cependant, l'une des offrandes les plus célèbres est la médaille qui accrédite Ernest Hemingway comme prix Nobel de littérature en 1954. La plus haute distinction obtenue par l'auteur avec son roman de fiction Le vieil homme et la mer écrit à Cuba.

L'adoration de la Vierge commence depuis son apparition en 1613, lorsque deux frères indiens et un esclave noir trouvèrent l'image flottant dans les eaux de la baie de Nipe. La légende les reconnaît comme les trois Juanes représentés ensemble dans un bateau sous la vierge. Ils travaillaient dans les mines de cuivre proches de l’endroit où se trouve aujourd’hui la basilique. La dévotion à l'image s'est accrue pendant les guerres d'indépendance car elle servait de support spirituel aux mambises. Le pape Benoît XV la proclama patronne de Cuba en 1916, à la demande des vétérans de ces luttes. 

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Trois papes l'ont visitée et elle reçut de tous de précieux cadeaux. En 1998, le pape Jean-Paul II l'a personnellement couronnée sur la Plaza Antonio Maceo de la ville de Santiago de Cuba et lui a remis le chapelet en or que la Vierge porte sur l'autel. Benoît XVI a visité le sanctuaire en 2012 et lui a décerné la Rose d'or du Christianisme. Le pape François a célébré l'Eucharistie dans cette basilique lors de sa visite en 2015 et lui a offert un vase en argent contenant un bouquet de roses en céramique blanches et jaunes, les couleurs de la Vierge et du drapeau du Vatican. 

Les catholiques ne sont pas les seuls à adorer Marie. Dans la Santería, culture religieuse très implantée à Cuba, elle est syncrétisée en la déesse Oshun que l'on symbolise avec la fleur de tournesol, sa couleur étant le jaune. Elle est reine des eaux douces, des sources, des rivières et des ruisseaux. C'est l'orisha de la fertilité et de l'amour. Le 8 septembre, leur fête - Oshun et la Vierge du Cuivre - est célébrée dans les deux religions.

C'est l'un des sites religieux les plus vénérés de Cuba. Une messe est proposée tous les matins et plus de 500 personnes y assistent quotidiennement en provenance de différentes régions du pays. Les pèlerins achètent souvent des souvenirs de leur visite comme symbole de chance et de protection. Les plus populaires sont les figurines, les prières et les petites pierres où brille le cuivre de la mine. Ce lieu pittoresque mêle histoire, culture et héritage d'un peuple, se syncrétisant avec l'image d'une vierge métisse, révolutionnaire et cubaine.