Les trésors sous-marins de Cuba

Cet article a été originellement publié dans Cuba Absolutly. Son autrice de cet article est la spécialiste Diana Williams, elle pratique la plongée à Cuba depuis 1993. Elle est l’autrice de deux guides de plongée sur l’île, dont Pisces Lonely Planet Diving et Snorkeling Guide.

Épaves

Les mers cubaines renferment un grand nombre d’épaves qui représentent une certaine valeur historique, parfois très anciennes, d’autres plus récentes, mais toutes avec une histoire à raconter. Ces épaves ont quadruplé les attraits des plongeurs pour la plage de Varadero. Par exemple, le Barco Patrullero, patrouilleur construit en 1945 en URSS, a été utilisé par la marine cubaine dans les années 1980. Depuis 1990, ses fonctions ont changé. Il est devenu un récif artificiel. La visite est vraiment fascinante. Il garde encore les armes, les missiles terre-air et les canons à fumée. Lorsque vous nagez sur le pont, il n’est pas du tout difficile de se transporter dans l’époque de la guerre froide.

Les épaves d’un autre navire coulé - Coral Negro -, qui a fait office de restaurant pendant un certains temps, et d’un petit avion russe AN 24, se trouve à proximité. Un peu plus loin, vous trouverez les épaves du Neptuno, un bateau dont l’état est un peu plus déplorable, coulé en 1943, est devenu le foyer d’un bon nombre de murènes, certaines plus amicales que d’autres. Il est aussi merveilleux d’observer les attrayants bancs de roncos et de vivaneaux qui entrent et sortent des petits espaces entre les épaves. Tout près de là, le plongeur sera captivé par un morceau imposant d’un bateau-citerne, en parfaite harmonie avec le fond bleu miroitant et la vie marine remplie de richesses. 

La visite de l’épave Cristóbal Colón s’avère une expérience émouvante, notamment si l’on tient compte des faits historiques qui ont provoqué le naufrage. En 1898, le cuirassé a été persécuté tout au long de 80 kilomètres, par des navires de guerre des États-Unis, dans le cadre d’une des offensives déclenchées pour s’emparer de Cuba et l’arracher aux Espagnols. Le Colón, coulé à quelque 45 kilomètres à l’ouest du village de Chivirico (province de Santiago de Cuba), déborde de vie, même s’il est habité non pas par des personnes mais par un bon nombre de méduses et d'éponges. Des tarpons immenses et brillants se chargent de protéger l’épave alors qu’ils zigzaguent imperturbablement autour du navire, suivis par des assistants pleins de couleurs, dont différentes espèces de vivaneaux, chinchards et autres.

Le Mortera, un cargo espagnol qui a sombré au large de la côte de Santa Lucía en 1896, est de nos jours fréquenté par des requins taureaux attirés peut-être par ses canons et ses ancres recouverts de coraux.

Formations sous-marines

El Farallón, l’un des sites de plongée de l’archipel Jardines de la Reina (d’environ 150 kilomètres de long et situé face à la côte sud-est de la grande île), présente cinq crêtes coralliennes, dont la plus élevée fait près de vingt mètres. Les barrières de coraux produisent une grande variété de formes de vie. En effet, les coraux fouets et les éponges cordes s’introduisent dans les espaces situés entre les petits monts.

Juste à côté, on pourra apprécier des gorgones en forme d’éventail et des coraux délicats qui ressemblent à des fleurs. Nager à travers cette végétation constitue une expérience fort agréable. On ne sait jamais ce que l’on pourrait rencontrer. Le mérou panthère à la bouche béante, les aloses voire les requins blancs, préfèrent les espaces situés entre les petits monts, alors que le fond sablonneux sert d’abri aux occasionnelles anguilles.

Histoire

Site archéologique de La Aldea Sumergida

Apprendre encore plus

Forêts sous-marines

Aux alentours de Cayo Coco, face à la côte nord, des forêts minuscules, touffues et exubérantes de coraux durs - des cornes d’élan, des coraux doigt  et de coraux mous - coraux éventails ondoient doucement avec le va-et-vient du courant offrant ainsi aux visiteurs un paysage plein de couleurs et de quiétude. Différentes espèces de mérous, dont le mérou panthère, la cherna criolla, le mérou rouge et le mérou noir bénéficient de la protection des coraux. Cependant, ils sont faciles à trouver car l’ondoiement des gorgones éventails dévoile rapidement leur cachette.  

Parois sous-marines

Les parois sous-marines de l’île sont étonnantes. Poussant vers l’extérieur, les éponges cordes, vase et oreille, grandes et aux couleurs vives, contrastent avec les eaux bleues qui les entourent. Certaines éponges sont agrémentées de bijoux : de petites anémones dorées, similaires aux fleurs. Elles couvrent les fines éponges cordes comme des chaînes d’or. De délicates éponges vases aux tons rose, violet ou bleu enrichissent la texture des parois conjointement avec les gorgones et les coraux durs et incrustés.

Nombre de plongeurs sont intéressés par le fameux corail noir et vous en trouverez certains. Cependant, ses polypes peuvent avoir une coloration grise ou brun terne, et du premier abord, ils ne semblent pas aussi impressionnants que les éponges. La plongée du long des parois maritimes, vous réserve des surprises : si vous regardez attentivement un peu plus loin, vous apercevrez certains « passants », voire des requins baleine entre les mois d’août et décembre.

Grottes

En matière de grottes, vous n’aurez que l’embarras du choix. El Brinco, accessible depuis Playa Girón, ressemble à un petit étang obscur rempli d’eau salée et d’eau douce. À première vue, ça n’attire pas votre attention. Il faut cependant descendre 38 mètres pour remonter ensuite à travers une longue galerie de quatre mètres. Il faut regagner l’étang principal à midi. C’est alors que les rayons du soleil filtrent directement à travers un orifice situé à l’entrée de la grotte. Ces rayons dorés traversent l’eau vert foncé.

Vous pouvez aussi accéder par voie terrestre au système de grottes Saturno, à proximité de Varadero. Des stalactites et stalagmites, vous souhaitent la bienvenue. De plus, les eaux fraîches sont l’habitat de crevettes et de poissons aveugles.

Une autre caverne intéressante, bien qu’assez différente, est appelée Salon de Maria, accessible depuis Maria la Gorda, à l’ouest de Cuba. L’ambiance y est plus pittoresque et accueillante. Située à une profondeur d’environ vingt mètres, les parois et le toit sont décorés d’éponges et de coraux rose, bleu, vert et violet. De petits piliers intérieurs en corail, alternant avec de fragiles étoiles de mer, divisent l’espace intérieur qui devient ainsi plus accueillant. Les coraux fouet, pendent au toit et contribuent à l’ambiance de ce site de rêve. Il n’est donc pas surprenant que des chernas, mérous et roncos aient fait de cette caverne leur foyer. 

Plaines sablonneuses et galeries sous-marines

À l’instar des plages, les pleines sablonneuses et les galeries sous-marines de Cuba sont fascinantes. Vous rencontrerez dans tous les recoins, un grand nombre d’espèces cachées ou se reposant sur le sable. Les soles, visibles par les marques bleues sur leur corps, restent presque ensevelies, tout comme les différentes espèces de raies (la raie venimeuse, la raie venimeuse à taches jaunes et l'aigle de mer).

De plus, des coffres polygones et chinchards tournent souvent autour d’elles pour capturer un morceau savoureux, lâché par les raies. Si vous attendez un peu, vous verrez une raie changer de position. C’est alors à ce moment que vous pourrez vraiment admirer la beauté de ces animaux marins, leur mouvement élégant de leurs nageoires en parfaite harmonie avec l’eau qui les entoure.

L’holothurie ou concombre de mer, long, couvert de verrues et de taches, passe son temps sur le sable. Il est très amusant de voir les gobies translucides qui entrent et quittent le refuge sablonneux. Si vous observez un peu plus, vous trouverez des coquillages, des crabes et des oursins. De même, les requins  trouvent aussi dans le sable un site idéal pour passer le temps, notamment là où les saillies offrent une meilleure protection.

Et si vous avez de la chance, vous pourrez voir une tortue. Les zones sablonneuses cachent aussi des traces du passé, dont des pierres de lest, élément clé pour découvrir des butins plus attrayants provenant des navires qui patrouillaient les eaux de Cuba du XVIe au XVIIIe siècles.

.